3, 4, 5 et 6 septembre, Barcelone
Au petit matin, Anne est un petit peu mieux et on reprend la route en direction de Barcelone. Le GPS dit : Bacelona avec une intonation qui nous fait rire. Jolie nationale que cette N-340. On croise quelques petites villes un peu plus cossues, c'est plein de centres-jardin en chemin, il faut de belles plantes pour les villas. Entre autres, de gros oliviers taillés en bonsaï, je m'arrête pour prendre quelques photos, les mottes sont énormes, une autre démonstration de la robustesse, ou plutôt de la capacité à reprendre vie de ses arbres lorsqu'ils sont déplacés, même à un âge avancé. Une brève baignade pour moi à Altafula, Anne se sent de nouveau patraque, il n'y en a plus pour très longtemps. Dans la région les vendanges sont commencées, nous venons de dépasser quelques tracteurs tirant des remorques bien pleines, aller, tirer, que nous puissions le boire! On croise une équipe qui récolte, c'est fait mécaniquement. Tant mieux, sous ce soleil de plomb, ce n'est pas humain de ramasser le raisin à la main. Une fois arrivée, c’est une autre chambre Airbnb, nous rencontrons mon homonyme originaire de Bordeaux, un jeune homme très gentil, très affable avec qui nous discuterons finalement longuement d'un peu de tout; voyage, politique, histoire et même de philosophie. Nous n'aurons pas le loisir de rencontrer sa copine d'origine colombienne qui est présentement en visite dans sa famille. Bref, le temps file, mais Anne toujours pas, j'irai en solo chercher une carte à l'information touristique, ramasser un bout de pain et jeter un œil à la Sagrada. 4 septembre. Au réveil, Anne est toujours fiévreuse et croyez-le ou non, même si nous avons une tonne de médocs, on n'a pas d'aspirine, alors direction la pharmacie, un peu de sirop, puis quelques nouilles et un bouillon de poulet qui lui remémorera la Lipton salvatrice de notre enfance! Pendant qu'elle récupère, j'en profite pour mettre à jour le journal de bord au café du coin. Quelques effluves d'herbes folles me rappellent que je suis à Barcelone, c'est pour quand déjà chez-nous Justin? Anne recouvre tranquillement, on tente une sortie pour une bouchée en fin de journée, un resto italien que Guillaume nous a conseillé. Arrivée devant, c'est fermé, c'est dimanche. On se rabat sur une autre suggestion de notre hôte, un chinois, très bien en effet. J'aime bien mangé du chinois à Barcelone! La paella sera pour demain.5 septembre. C'est bon, Anne va mieux. Suffisamment pour tenter une sortie, en métro, du côté de Montjuic. Une petite marche et on reviendra en descendant à travers un petit jardin très sympa, tout en terrasses. Chaleur très humide, on se croirait à Montréal, heureusement, le métro est climatisé. Anne aime bien le métro, les plans sont clairs et les sorties bien indiquées. Nous avons laissé la voiture dans un parking, c'est cher, mais drôlement plus simple, la semaine en tout cas. Après une xième douche, nous nous dirigeons vers la Sagrada, puis on devrait aller prendre cette fameuse paella marinera au Ferrane 59. C'était sans compter le virus, on dirait que le mohito l'a ramené à la vie, on se fera le petit italien, c'est sur le chemin. 6 septembre. Ça y est, fini la France, fini le Portugal et fini l'Espagne, vive l'Italie, on prend le ferry pour la Sardaigne ce soir. On prend le temps pour une visite du parc Güell, toujours ce Gaudi, encore de belles excentricités. Les bus aussi sont climatisés, ça tombe bien, fait toujours drôlement chaud. En après-midi, on plie tranquillement bagage, on placotte avec Guillaume. Il nous a réconcilié avec la « chambre chez l'habitant » c’est vrai que lorsqu’il est aussi sympathique, aussi gentil, c'est agréable et ça ajoute une autre dimension. On descend tranquillement la rue Rogent, petite rue piétonne recouverte par des arbres qui forment une arche parfaite, une des plus jolies rues qu'il m'ait été donné de voir, sans parler de l’atmosphère, « cool » qui y règne. On arrive au parking sac au dos, planifiant un petit départ tranquille en direction du port. C'était sans compter sur les coquetteries de la vie, une crevaison! Avec moins de deux heures avant l'embarquement, nous nous contenterons de la petite roue, nous réparerons en Sardaigne. J'en ai tout de même « sué une shot ». On a paumé la sortie pour le port, petit carambolage sur l'autoroute, heureusement, nous n'en serons que témoins, nous aurons même le loisir de prendre un sandwich avant l'embarquement, on dit qu'il vaut toujours mieux avoir l'estomac bien plein avant de prendre la mer!