Journal de bord 1 (Europe et Afrique)

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Bilbao, 24 juillet

Allemagne, 12 blessés. Petit-déjeuner avec Candy et ses parents, puis on prépare un goûter (jambon-beurre) pour un petit écart du côté de la dune du Pilat avant de prendre la route de Bilbao. Une belle expérience cette immense et très originale dune sortie de nulle part, perdue dans la forêt des Landes, forêt de pins. Vue imprenable sur le bassin d’Arcachon. Et on reprend l’autoroute, plutôt « raqué » afin d'être à temps à Bilbao. Nous n'avons pas vraiment d’obligation avant la visite du Guggenheim, prévue pour demain matin, mais on aimerait y être avant la fin de la journée. Une adresse approximative nous complique la vie, on tourne en rond un bon moment, puis on comprendra qu’il est encore bon de se lever la tête, à fixer le GPS nous sommes passés deux ou trois fois devant notre petit Ibis. Il est à l’écart de Bilbao d’une dizaine de kilomètres dans un quartier industriel, le prix est à l’avenant. Nous allons prendre une bouchée à Basauri, petite ville voisine, il est 19 h et tout est tranquille, le coin n’est pas particulièrement invitant, pour dire le moins, mais ça ne devrait pas trop craindre pour les touristes, ils ne doivent pas en voir souvent ici, enfin, on ne semble pas les intéresser. Une pizza, des croustilles et 3 verres de vin pour 14 € 50. À cinquante centimes le verre de vin, nous sommes assurément en Espagne! La douche est bonne.  San Sébastian en coup de vent, ça semblait très joli, une prochaine fois peut-être. Troisième victoire de Froome au grand Tour. Le rythme devrait maintenant ralentir un peu, nous évoluerons dorénavant sans horaire formel, vive les vacances!

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Bordeaux, la ville, 23 juillet

Irak, 80 morts. Ne pas oublier que ça frappe très, très fort là-bas aussi! Après les vignobles et les  châteaux, nous allons nous balader du côté du vieux Bordeaux. On laisse la voiture près du pont « neuf ». Très moderne, avec un tablier qui se lève pour le passage des gros bateaux. Juste en face, également de facture très moderne, le nouveau musée du vin, un gros tube digestif aux dires de Mario. Suit une longue marche le long des quais fraîchement réaménagés, plein de boutiques de « Marques ». Nous verrons plutôt les vraies marques plus tard, dans le vieux Bordeaux. Une suite de grandes places avec de superbes fontaines et des « portes » nous rappellent à l'histoire. Quelle belle architecture. Les édifices du… XVIe, en moyenne, d'après mon œil de lynx, ont tous été nettoyés, la pierre demeure patinée, mais libérée de sa suie, rajeunie. La marche est très agréable, les rues, piétonnes pour la plupart sont tout à fait mignonnes. Les terrasses sont innombrables, nous nous arrêterons chez Édouard pour une bouchée. La place du miroir d'eau est très sympathique par cette journée de grande chaleur les enfants nagent en plein bonheur. Je suis toujours atteint de la maladie du cliché, ce ne sera pas du gâteau pour trier mes 100 000 photos! On flanche en fin de journée, Candy, Anne et moi attendrons Mario qui part récupérer l'auto pendant que nous prendrons un apéro. On rentre tranquillement, on récupère quelques fleurs pour Liliane qui nous attend à la maison, encore à nous concocter quelques merveilles, un œil sur l’avant-dernière, autant dire la dernière, étape du Tour de France. La France, c'était notre première étape, pour une balade d'une année autour du monde. Un départ fulgurant, demain, direction l'Espagne.

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St-Émilion et autres vignobles, 22 juillet

Après le petit déjeuner on prend la voiture de Candy et c'est Mario qui conduira, on file sur St-Émilion. Beaucoup de vignes en effet et un beau petit village médiéval reconnu depuis 1999 comme patrimoine mondial de l'Unesco. Un café nous suffira, il demeure une petite fatigue de la veille. Nous ferons tout de même quelques courses, question de regarnir la cave. Tout va vite, nous ne pourrons nous arrêter, mais c'est le festival de jazz, une prochaine fois peut-être. De retour à la maison, après le lunch, Liliane se joint à nous pour une visite des vignobles bordelais. Ils sont tous là, à la maison on voit les bouteilles à la SAQ, mais là, ce sont les châteaux; de Pauillac à St-Estèphe en passant par les médocs. C'est comme à St-Hyacinthe, mais c'est pas du maïs! La piscine saura nous requinquer après cette balade en bagnole non climatisée sous forte chaleur. Liliane nous propose, encore, un excellent repas, ce n'est pas à Bordeaux que nous maigrirons. On adapte notre programme du lendemain, nous n'irons pas du côté d'Arcachon, on annonce code rouge, merci on connaît. Plutôt une visite à pied du vieux Bordeaux avec Candy et Mario. Munich; 9 morts, plusieurs blessés. Ça continue. J'ai presque déjà envie de coins plus reculés où il n'y aura pas d'infos en continu. J'ai bien l'impression que les attaques terroristes ponctueront notre voyage, dommage. Un peu partout elles alimentent les discussions au détriment de ce qui nous émerveille. Dommage, pour les victimes bien évidemment.

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Périgord, la suite, 20 et 21 juillet

La nuit fut difficile, trop chaude, même en prenant des douches. Un peu de chaleur, c'est ce que nous voulions et nous sommes servis! Quelques moustiques se sont également invités, au moins pas de Zika par ici. Après le petit déjeuner, au moment du changement de chambre, la chose était déjà convenue ainsi, je m’aperçois qu'il y avait un ventilateur, « shit ». J'ai tout de suite repéré celui de ce soir. Quelle belle balade nous avons fait aujourd'hui. Les jardins d’Erygnac étaient tout simplement magnifiques. Une impressionnante collection de buis taillés, à la main svp, habillait des bâtiments d'époques, XVIe et XVIIIe. « Edward Scissorshands » se rappelle à nous. Pour couronner le tout, nous avons droit à notre foie gras, un beau et prévoyant restaurant est situé à l'entrée du jardin. On rentre tranquillement en longeant la Dordogne, des plages, des châteaux, les paysages sont à couper le souffle. Le Périgord noir, nous y reviendrons un jour. Comme prévu, la seconde nuit fut plus confortable, le ventilo nous gratifiant de sa douce brise. Au programme aujourd'hui, le gouffre de Padirac, nous avons réservé pour 12 h 15, nous nous dirigeons ensuite du côté de Bordeaux chez les Hoffmann. Au petit déjeuner, retour sur Nice, le niçois est là, un FN au bord de la crise de nerfs -faut tous les tuer- heureusement, la majorité de l’assemblée est plus tempérée, on craint toujours l’amalgame, mais pour combien de temps? Le sujet est complexe, je sens qu’il nous accompagnera un moment, nous y reviendrons sûrement. Pour l'instant, un simple coup d’œil sur Rocamadour, superbe château à flanc de montagne et nous voilà au gouffre. Wow! Il y a des trucs touristiques qui valent vraiment le coup, oui, oui, ça en valait vraiment le coût! Une rivière souterraine, une eau cristalline et cette « cathédrale » de plus de cent mètres de hauteur avec stalactites et stalagmites telles de l’orfèvrerie, merveilleux. Sur la route de Bordeaux, nous trouverons une petite ferme ayant aussi quelques réserves de foie gras, un petit présent pour nos hôtes. L’accueil sera pour le moins chaleureux. Bonne bouffe et bons vins sont au menu. Après les apéros, Armagnac et vin pétillants, un voyage dans le temps accompagnera le repas, 2010, 2005 et finalement, 1989!

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Périgord, 19 juillet

D'abord régler le problème d’Internet avec le téléphone. Au revoir et merci Patrick, salut Romain. On scelle relativement facilement la question de l’accès au ciel chez Orange et après une visite chez Provibat, un genre de Réno-dépôt, Romain nous expose son savoir-faire, il a réalisé les présentoirs des différents matériaux utilisés en aménagement paysager. Plutôt intéressant, on reprend des notes et quelques photos. Déjà le temps de se dire au revoir, après un petit kebab on salue Romain et on prend l'autoroute pour Sarlat. De jolies traverses pour animaux surplombent l'autoroute, aucun ne jalonne d'ailleurs notre chemin. 40°C, le simple fait d'ouvrir la fenêtre au péage nous laisse entrevoir le pire. Sur place, le pire et le meilleur se confirment, oui il fait chaud et on ponctue l'attente du repas de plusieurs douches, mais l'endroit est superbe, me revoici en quête des superlatifs. C'est une adresse que notre amie Gina nous a refilée, elle était venue ici voilà près de 15 ans! Et vlan! En début de repas, ce que tous les Gaulois craignent, le ciel, auquel on vient à peine d'avoir accès, nous tombe sur la tête; une épidémie de grippe aviaire a décimé le cheptel d’oies, pas de foie gras pour nous ce soir. Nonobstant, nous avons droit à une bonne cuisine du terroir, pour le moins généreuse. Les gens en face de nous sont de Savoie et fort sympathiques. On discute des malheureux événements, il y a d'ailleurs un couple de Nice dans l'établissement. Enfin, on discute aussi de ce qu'il y aura à faire en Dordogne.

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Vichy, 18 juillet


Direction Le Côteau, près de Roanne, petit souci de GPS, mais nous trouverons notre chemin jusque chez Romain, jeune paysagiste qui avait fait son stage à Montréal, et que nous avons revu il y a deux ans. Nous avions mangé des cuisses de grenouilles avec ses grands-parents, nous les retrouverons ce soir au restaurant les « Remparts », une bonne table roannaise. Bonne nouvelle, Romain est bien installé, bel appart avec vue sur la Loire, c'est très bien après tous ses déboires au niveau du boulot, enfin, de ce côté également, tout semble maintenant prendre forme. Encore une fois, nous nous laisserons conduire, il nous amène balader du côté de Vichy, ville des sources et des thermes, ville cossue et friquée en d'autres termes. Nous n'avons pas essayé les pastilles, on s'est dit que nous ne goûterons pas toutes les spécialités, nous nous reprendrons demain dans le Périgord! On a bien marché tout le long de l'allée sur les bords de l'Allier, plus de 10 000 pas au compteur de pas. Heureusement, il y avait les platanes. Plein d'autres essences aussi, presque un arboretum, plusieurs espèces étaient identifiées. Un pin à l'écorce multicolore aura particulièrement retenu notre attention. Le soleil de plomb frappe fort, Anne exprime un regret au moment de se désaltérer, elle a changé l'eau à la fontaine de Célestin, c'est trop salé, c'est certain. Après une bouchée au Samoa, petit resto à même un parc, rebelote sur les berges aménagées de l'Allier où un joli mobilier permet de se reposer. On prend quelques photos, quelques notes, des idées pour les exercices du cours de béton lorsque nous serons de retour à la maison. Une exposition de photos, des portraits de vedettes de la pop, des vedettes d’une autre époque; Holiday, Hardy, Dutronc, Vartan et François sont là, même Mick Jagger s'est invité auprès de ces troubadours français. Très bonne bouffe aux Remparts, carpaccio et tartares nous combleront. La journée se termine comme elle a commencé, on se paume avec le GPS, mais voilà, il fait nuit noire, le souci est un peu plus grand, le voyage sera intéressant. J'en profite pour donnée une baffe à « Siri », la voix du GPS, on ne l’entendra pas si tôt celle-là. Perdus dans la campagne et dans le noir, une petite lune éclaire un oiseau de nuit, chouette.

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St-Bonnet le Courreau, 17 juillet


Voilà, nous y sommes enfin à ce fameux concours de chiens de troupeau, on se rappelle que tout le planning de départ a été fait en fonction de cet événement. C'est Patrick qui conduit, nous nous laisserons diriger tels les moutons. J'admire le paysage, c'est plus sûr lorsqu'on ne tient pas le volant! Au sommet, une vue sur le Mont Blanc, discret certes, il est à plus de 200 kilomètres. On retrouve Philippe qui nous accompagnera et Jocelyne, qu’on ne reverra pas avant la fin de la journée, exténuée, le regard livide et vidée par toute cette organisation. On aura servi plus de 1300 repas ce jour-là au sommet de St-Bonnet, là où il n’y a absolument rien que du pâturage. Nous nous sommes pourtant régalés, d'excellentes côtelettes évidemment, mais tous les accompagnements étaient à l'avenant. Plusieurs kiosques présentaient les produits régionaux et nous avons pris notre revanche, un chocolatier était aussi présent. Impressionnantes prestations de tonte de moutons, le champion « du monde » s'est exhibé, moins d'une minute la brebis, faut dire qu’il en compte  plus d'un million derrière la cravate. Sur le chemin du retour on s'arrête par Sauvin, petit village tout mimi, fraîchement rénové. Puis Patrick, féru d'histoire, nous amène voir l'église de Pommier, elle date du XIIIe et c'est  sa préférée, c'est lui l'érudit du lieu-dit. Nous rentrons finalement, brûlés par le soleil de la montagne, des homards dans la piscine.

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Balbigny, 16 juillet

Nous avions prévu une route tranquille pour nous rendre d'Avignon à Roanne, profiter du paysage. Ce fut en effet très tranquille, l'A7 était un véritable stationnement, ils appellent ça un code rouge je crois, tous les vacanciers en même temps, sur la même route, ça ne bougeait pas davantage vers le nord que vers le sud. Question de pimenter davantage la chose, le Tour était à Montélimar en même temps que nous, le nougat n'est pas passé. Nous avons tenté d'alterner entre l'autoroute et l'autre route, la N7, rien n'y fit, les Bouches du Rhône étaient bouchées, les toilettes turques de la halte routière également. Petite déception pour Anne, on effectue un tout droit, mais tout doucement, devant Valrhona la célèbre maison du chocolat. Autant pour moi, quelques kilomètres plus loin nous passons sans nous arrêter au pied des meilleurs crus de la vallée du Rhône, heureusement, on peut néanmoins prendre quelques bouteilles au moment de faire le plein, on retrouve des Crozes-hermitage dans les stations-service ici, c'est sans doute ça le progrès! Enfin, ça se dégage au moment d'attaquer les monts du Forez, paysages magnifiques. Nous y serons de nouveau demain, à St-Bonnet le Courreau pour aller voir la 30e édition du concours de chiens de troupeau, présidée par Jocelyne, la femme de Philippe, collègue de Patrick notre ami, qui nous accueillera chez lui pour les prochains jours. Il habite une jolie maison de pierre, qui appartient à la famille depuis des centaines d'années, expression à prendre au pied de lettre en France. Malin, il y a ajouté une piscine salutaire en période caniculaire. Sa mère octogénaire, plutôt discrète en raison d’une difficulté à entendre, se fera pourtant bien comprendre, lui soulignant qu’il manquait de pommes dans la tarte, excellente au demeurant. Malgré l'océan qui nous sépare, Patrick vit les mêmes contraintes que nous, les resserrements dans les administrations publiques n'ont pas de frontière. On discute donc  boulot, puis il nous présente une vidéo réalisée par ses élèves ce printemps à l'occasion d'un stage en Roumanie, pays qu'il situe entre l'Afrique et la Russie si on effectue différentes moyennes. 

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Créé par Anne et Guillaume