15 novembre, Halali
Le camping est très intime, les terrains sont collés les uns sur les autres, Anne trouve que ça fait camping Ste-Madeleine, mais moi, au regard de la faune avoisinante ce regoupement ne me déplait pas. La majorité des campeurs quittent dès les premières lueurs de l'aube, nous trainerons un peu au lit car nous on s'en va voir le mécano, pas les animaux! Je me lève pour taper un peu dans le journal de bord et en regardant les voisins qui sont encore là, je me dis qu'heureusement que je n'ai pas de complexes car j'en ai une vraiment petite, les autres « safaristes » ont tous de grosses caméras! Nous retournons vers Namutomi et en chemin c'est le défilé, plusieurs défilés en fait; springboks, zèbres et gnous, quelques girafes et un éléphant, il est un peu loin, heureusement qu’il est gros! Le mécano est sympathique, mais il n'a pas d'outils, il faut aussi un moment pour qu'il comprenne que ce n'est pas un problème de frigo mais de batteries. Déjà que les problèmes électriques sur une voiture ne sont pas évidents à trouver, si en plus vous n'avez aucun « tester », ça devient un peu n'importe quoi. Je remarque un bout de câble près du frigo qui est dénudé, le mécano l'isole avec un morceau de sac poubelle, c’est l'Afrique, ne reste plus qu'à se croiser les doigts! Sur le chemin du retour encore des hordes de ruminants et deux lions. En fin d’après-midi on profite de la piscine, puis je m’aperçois que j'ai laissé les lumières du camion allumés! On reporte la préparation du repas et on repart voir les animaux afin de charger les batteries. On découvre un bel oasis où les lions rôdent. Le mâle vient s'abreuver, quel spectacle, nous reviendrons ici demain matin. Le temps est couvert, la nuit sera épouvantablement chaude.
16 novembre, Okaukuejo
Au petit matin, de retour à l'étang des lions, ils sont tous là, repus semble-t-il, une femelle se nettoie et de plus nous avons remarqué sur le chemin un crane de gnou, il n'y était pas la veille et je parierais qu'un corps y était attaché. On poursuit sur les chemins de traverses, encore des tonnes de ruminants, d'autres étangs, d'autres lions, il ne nous manque que le troupeau d'éléphants. Après avoir roulé un bon moment, on voit des traces, des empreintes, puis des traces organiques et lorsque nous n'y croyions plus, le troupeau d'éléphants est là, dans une grande mare, des petits jouent dans l'eau, c’est magnifique. Voilà, on a « tout » vu, nous poussons donc jusqu’au prochain campement, Okokuejo. Il est midi, piscine! On alterne entre la chaise longue et la vivifiante source jusqu'à 16 heures et on repart brûler de l'essence. Je suis convaincu que la majorité des « safaristes » sont écolos dans l’âme, comme nous, mais pour les gestes on repassera, entre le pétrole de l'avion pour venir et celui que nous consommons avec nos 4 x 4 du matin jusqu'au soir, bonjour les gaz à effets de serre! Enfin, on se dit qu'on a planté beaucoup d'arbres au cours de notre vie. Nouveau point d'eau, nouvelle famille de lions, avec lionceaux cette fois, c'est trop mignon. Ils sont juste là, j'en film un jusqu'à ce qu'il soit si près de moi que je préfère poser l'appareil et remonter la fenêtre. On observe, il fait chaud, on baisse les fenêtres et on observe, on observe que tous les occupants d'un véhicule regardent en direction opposée, c’est-à-dire vers nous et, il est là, le gros minet longe notre voiture, on remonte les fenêtres! Sur le chemin du retour, un genre de tempête de sable, du vent et de la poussière en masse en tous cas, atmosphère pour le moins particulière. Puis des éléphants et même chose, on film jusqu'à ce que la marche d'un d'e ntre eux vers nous nous suggère de quitter. De toute manière, on veut pas les écœurer, on veut juste les admirer. Puis un chacal… et un autre, est-ce qu'on dit des chacals ou des chacaux! (Astérix et Cléopâtre). De retour au camp, le vent est si fort et la pluie menaçante que nous couperons au plus court pour le souper, pas d’installation, pas de feu, une salade suffira. Une girafe dans le feu du coucher de soleil est tout juste de l’autre côté de la clôture, le reste de la faune aussi, on nous parle d'un rhino à l'autre entrée du campement. De plus des chacals passeront à toute vitesse devant nous, nous nous agripperons à notre écuelle! La nuit sera moins chaude que la précédente, mais ils y aura davantage d'activité autour de la tente, nous soupçonnons des hyènes.
17 novembre, Okaukuejo
On retourne à l'étang des éléphants, c'est plutôt tranquille, on attend et au moment où nous pensions quitter en voilà un. En fait, Anne voulait quitter, je lui ai dit regarde il en sortira de là dans dix minutes et paf! Trop fort. C'est mon sang indien qui bouillonne ici! Et l'éléphant sera suivi d'un lion qui ne tardera pas à aller se coucher à l'ombre d'un acacia, laissant ainsi la place à toute cette faune de ruminants sans oublier quelques phacochères. Un aigle surveille la procession. À midi c'est de nouveau piscine, il ne faut pas tarder pour avoir accès aux rares chaises longues. Ah oui, il semble qu'on ait réglé le problème de batterie, tant mieux. En fin de journée, rebelote pour les animaux, ils sont encore tous là, c'est trop facile! Une autre saucette au retour, souper et au dodo, on doit quitter tôt demain matin, il y a beaucoup de route et ça débute par 200 km de piste.