Journal de bord 2 (Asie et Océanie)

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La moto est légèrement esquintée, mais le motocycliste est ok!

15 janvier, San Vicente

Pension julietta's est ‘’ top notch’’, la salle à manger est particulière, les petites tables à manger pour deux sont disposées telles les pupitres de ma classe, la télé occupe la place de l'enseignant et la messe en direct constitue la leçon de ce matin. Il fait beau pour ce moment et à 11heures nous quittons pour San Vicente en ‘’share van''. La route est magnifique, les montagnes à gauche et la mer à droite. Sur le bord du chemin le riz qui sèche, un peu plus loin dans les champs, le riz qui pousse, c'est vert…doyant. On passe un village et de part et d'autre de la route des bougainvilliers en pots, des milliers de bougainvilliers et à la fin du village des plants matures, presque des arbres, je suis subjugué. La plus petite maison est ordonnée, propre et soit il s'agit de maison LEED platine; structure en bambou, mur en tressage de palmier et toit de chaume, soit il y a de la couleur. À tout événement, c'est un environnement zéro déchet, les EVB pourraient s'en inspirer. On double beaucoup de petites motos chevauchées par 3, 4, ou 5 personnes! On roule, on roule, une vache traverse, on ne freine pas suffisamment et on la percute, elle tombe sur l'autre voie, une moto en sens inverse passera par-dessus et fera un salto avant. Tout s'effectue à peu près en douceur, mais la vache et la moto ont tout de même morflées. Le motocycliste lui est o.k., je n'ose toutefois imaginer ce qui serait arrivé si la petite famille de cinq de tout à l'heure avait impliquée. Puis on traverse l'île d’est en ouest, les collines sont abruptes et on observe quelques glissements de terrains. Après avoir retrouvé le niveau de la mer on roule sur la grève à travers les cocotiers, c'est vraiment très tranquille, il ne semble pas avoir âme qui vive. Voilà nous y sommes, le Turublien, c'est le seul établissement sur la plage qui fait des tas de kilomètres je le rappelle. En fait les chambres sont de l'autre côté d'une petite rivière qu'on passe à l'aide d’une barque utilisée comme bac à câble. Le resto est sur la plage et c'est là que nous passerons la prochaine semaine, pratiquement seuls au monde! Ah oui, la mer est bien chaude. En soirée nous surfons pour l'organisation du séjour en Nouvelle-Zélande; le nord, le sud, entre les deux nos cœurs balancent, ce sera le nord en voiture et le sud en camping car.

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Un "jeepney", un Jeep modifié pour faire du transport en commun.

14 janvier, Puerto Princesa

Grâce mat de nouveau, nous ne nous sommes pas endormi immédiatement, j'en ai profité pour donner quelques raclées à l’application Scrabble, niveau expert évidemment! Nous allons prendre une marche du côté de Bay Walk, c'est très tranquille mais on sent qu'il y aura de l'activité ce soir, nous passerons néanmoins notre tour nous contentant d'une petite bouchée. La grande place est très propre, il s'agit d'un système mis en œuvre par le maire qui règne sur Puerto Princesa depuis maintenant vingt ans. Des amendes aux deux premières offenses et à la troisième prise, c'est la prison! Cela semble très efficace. Sur le chemin du retour nous réussirons finalement à obtenir des sous au troisième guichet, nous commencions sérieusement à nous inquiéter. La chaleur est écrasante et une grosse averse ne chassera pas l'humidité. Nous mangeons une glace à l'abri de la pluie et des Philippins en font autant, ils sont tous petits, Anne semble si grande!

Il s'agit de notre troisième journée de pluie, depuis le 11 juillet. D'ailleurs, la météo est plutôt incertaine pour cette semaine. En soirée, nous nous procurons les billets d'avions pour la Nouvelle Zélande et le Japon.

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Les motos sidecar à Puerto Princesa

Vendredi 13 janvier, Puerto Princesa

Une très bonne nuit, un lit confortable, la clim, davantage contre les moustiques mais la fraîcheur est évidemment appréciée car nous sommes revenu à la chaleur tropicale. On flâne un peu avant le déjeuner, les près de 36 heures de voyagement de la veille ont laissées quelques traces, il nous reste plusieurs mois devant nous, rien ne sert de courir! En après-midi nous irons valider le transport pour San Vicente où nous serons la semaine prochaine. Quinze kilomètres de plage, une zone qui n'est pas encore développée, touristiquement parlant, on a hâte de voir ça. On va au Mall Robinson pour les cartes SIM (téléphone et Wifi) faudra voir si le réseau passe toujours dans la campagne profonde, nous savons maintenant qu'on doit se garder une petite gêne. Nous achetons un diffuseur anti-moustiques branchable , ça semblait donner de bons résultats en Inde. Il est sensé y avoir davantage de moustiques ici et il sont vecteurs de pleins de virus. Côté malaria, de prime abord la malarone ne semble pas nous donner trop d'effets secondaires, la liste est vraiment épeurante. Belle entrée en matière pour les Philippines, Palawan du moins, nous ne sommes définitivement plus en Inde; côté circulation on est revenu à droite et ça ne klaxonne plus, c'est drôlement moins stressant. Il n'y a plus ces millions de papiers en bordure de route, de la viande de partout, veaux, vaches, cochons que c'est bon. De plus, la bouffe n’arrache plus la gueule, c'est plutôt salé, sucré. Seul truc qui a accroché, nous n'avons pas pu retirer les sous nécessaires, il nous en faut un petit paquet car il n'y aura pas de guichet à San Vicente. La nuit est tombée lorsque nous rentrons, nous compléterons avec un film; « Un petit boulot » avec Michel Blanc et Romain Duris qui devient tueur à gages, sympa.

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Miss Univers 2016

11 et 12 janvier, vers Delhi en direction des Philippines


Hier nous avons fait un gros ménage pour réduire le poids de nos packsacks à 7 kg afin de ne rien avoir en soute, nous verrons bien lors de l'embarquement mais on ne doit pas en être loin. Une bonne douche chaude avant de partir, nous ne croyions même pas en avoir, avoir su! Nous retournons chez Johnny pour le déjeuner, c'est encore très bien, une omelette « western » pourrait-on dire. Puis, j'ai posté une carte postale pour le filleule d'un ami de la ligue du vieux poêle où je joue au hockey. Elle a un projet d'ouverture sur le monde à son école de Rouyn-Noranda, c'est très bien d'élargir ses horizons dès l'enfance. On prend un tuktuk pour le terminal, nous quitterons Agra par autobus pour Delhi. Incroyable ce que l'adaptation peut faire; aujourd’hui dans la circulation j'imaginais ce que ça aurait l'air sans le son et au lieu du Capharnaüm d'hier, je voyais un ballet. Quelle fluidité tout de même, traverser toutes ces intersections sans qu'il n’y ait d'arrêt, de rond point ou de feux de circulation, sans accrochage, faut le faire! Mais il y a le son des klaxons et c'est toujours infernal. Nous avons un peu de temps à tuer, je fait cirer mes basket, ça semble n'importe quoi, pourtant le résultat sera étonnant, on croirait à un ministre des finances sur le point de présenter un nouveau budget! Nous arrivons à Delhi en même temps que la noirceur, le bus n'est pas arrêté qu'un jeune indien au cellulaire nous a repéré, il nous pointe du doigt, on a l'impression d'être de la chair fraîche! Finalement, la négociation d'un tuktuk pour l'aéroport ne se passe pas si mal sauf qu'on se pèle en traversant la ville. Bon, aussi le chauffeur nous réclame le double de ce qui était convenu arguant qu'il doit retourner à son point d'origine, on négocie de nouveau mais les jeb sont des proies faciles. En principe nous prenons le vol de 23 h 30, il sera devancé d’une trentaine de minutes! Ils changeront également la « bording gate » par trois fois mais ne nous aurons pas! C'est un vol de nuit « low cost », pas de film et pas de bouffe à moins de payer le gros prix pour un mauvais sandwich, autant essayer de dormir. Arrivée à Kuala Lumpur à 7 h 30 on profite du WiFi pour un autre petit post de notre sortie de l'Inde sur Facebook. Au quai d'embarquement on observe une petite frénésie, Miss Univers 2016, une Philippine est là. Nous aussi on souhaite la paix dans le monde! Le vol 943 d'Air Asia nous amène à Manille et d’après ce qu'on voit avant de se poser, il semble que nous ne changerons pas beaucoup d'atmosphère, l'aéroport semble entouré de bidonvilles. L'atterrissage sera retardé en raison de la présence du président, peut-être le premier ministre du Japon, nous tournerons ainsi une vingtaine de minutes autour de l'aéroport. Une fois sur le tarmac nous courrons car il nous reste un autre vol à prendre et ça risque d’être chaud, d'autant qu'il faut prendre un taxi pour rejoindre le terminal 4. Là, on se fait entuber d'aplomb, 45 $ pour une course de moins de 15 minutes, ouch! En plus, c'était le taxi le plus officiel parce qu'on ne voulait pas... se faire avoir. En chemin on observe le transport local qui semble assez particulier, d'innombrables motos de type « side car » trafiquées en genre de tuktuk et de nombreux Jeep appartenant jadis à l'armée américaine transformés en autobus. À 18 h nous prenons le vol à destination de Puerto Princesa, nous devrions y être dans un peu plus d'une heure et on devrait être à l'hôtel vers 21 h, heure à laquelle nous débuterons notre traitement contre la malaria, il se sera écoulé plus de 34 heures depuis notre départ d'Agra.

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Pitoune aura vu son Taj!

10 janvier, Agra

L'étrange sensation du froid, une nuit sous les 10 °, c'est quelque chose! Heureusement, nous avions suffisamment de couvertures. Debout avant le lever du soleil nous serons déjà au Taj Mahal lorsqu'il se pointera afin de profiter de cette teinte rosée qu'il donne au marbre blanc de ce superbe mausolée, rien de moins qu'une des sept merveilles du monde! L'œuvre est tout simplement phénoménale et si on tient compte de l'époque, ça dépasse l'entendement. Quel travail de la pierre, l'envergure certes, mais aussi la minutie, les insertions de pierres précieuses, la symétrie, spectaculaire. En bonus nous aurons grand plaisir à observer les singes qui sont installés dans les échafaudages d'une des façades en rénovation. En après-midi on « post » un  peu avant de quitter l'Inde, les Philippines nous attendent. Je me rase de crainte que Duterte ne me prenne pour un drogué!

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Le smog se dissipe, nous pourrons décoller bientôt.

9 janvier, Agra


Réveillés à 3 heures du matin nous allons prendre un Ola, compétiteur d'Huber réservé la veille. Voyager si tôt nous aura permis de traverser la ville comme une balle! Nous avons d’abord un vol pour Delhi à 6 h, où nous ferons escale, puis petite incongruité, pour aller à Agra nous ferons un écart par Bénarès ville sainte où l'on brûle les mort sur les rives du Gange. Le problème est que c'est comme si on passait par Québec pour aller à St-Hyacinthe depuis Montréal! De plus, Delhi fidèle à elle-même est enrobée d'un épais brouillard, un smog serait plus juste et les avions seront cloués au sol pendant deux heures. Un groupe d'une trentaine de japonais attendent avec nous, plusieurs font leur tai chi ou un équivalent ce qui nous rappelle qu'on devrait aussi s'y mettre. Eux se rendent à Bénarès, nous les « changerons » pour des amerlocks qui comme nous désirent voir le Taj Mahal.

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Il n'est pas toujours facile de se retrouver à Bangalore

8 janvier, Bangalore

On cherche un café à l’occidental pour le déjeuner, "Café noir" semble tout indiqué. D'ailleurs, tel un junkie, je suis en manque! Ce n’est pas très loin de chez nous, c'est un des avantages de notre auberge, tout est près, ou presque. Nous nous y rendons donc à pied mais devant l'hôtel où se trouve le café, on se rend compte que c'est juste à côté de chez Louis Vuitton, oups, nous reculerons ayant toujours en mémoire la facture de l'autre soir. Pas très loin de là se trouve également "The square café" qui nous apparaît plus abordable. La bouffe sera correcte et le café acceptable, mais des difficultés langagières récurrentes embrouillerons nos œufs brouillés; on se retrouvera avec six œufs et huit toast, non, nous n'en voulions pas tant! Nous décidons de poursuivre à pied jusqu'au fameux marché aux fleurs question de faire passer tout ça. Cette troisième tentative avortera également, faut croire que nous n'étions pas dû. La promenade est plus ou moins agréable, certes il fait très beau, mais cette circulation infernale enlève définitivement une partie du charme. Puis, pour un asthmatique comme moi tous ces feux combinés à la pollution automobile, ce n'est pas évident. En fin de compte on ne sera pas déçu de quitter l'Inde, celle des villes du moins. Et retour à l'auberge qui ne nous concerne pas, l'auberge de jeunesse pour nous préparer; taxi à 3 heures du mat, avion à 6 h, dommage qu'on ne soit plus aussi jeunes, me semble qu'on récupérait plus facilement à l'époque!

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Dites-le avec des fleurs!

7 janvier, Bangalore

Deux objectifs aujourd'hui; le marché aux fleurs et le jardin botanique Lal Bagh. Autant nous avons apprécié les tuktuk jusqu’à présent, autant j'aurais envie de dire maudit tuktuk à marde aujourd'hui! Ce que nous avions lu sur les forums s'est finalement avéré; d'abord il tente de nous bourrer en nous disant que le marché n'est pas encore ouvert et il est pourtant près de 11h, dieu sait que les cultivateurs sont au boulot depuis que le coq à chanté, puis le chauffeur insisté pour nous amener dans différentes boutiques qui lui permettront d'obtenir une quote-part, que nous achetions ou non et il n'y a pas moyen de lui faire mettre son « Meter ». Il nous laissera finalement dans un des endroits les plus sinistres de Bangalore, il y avait trois marigold et deux chou-fleur, on était loin du compte. Nous prendrons un second tuktuk, toujours avec un prix de blanc, c'est à dire pas de « Meter », mais au moins cette fois nous aboutirons à l'adresse demandée, ce n'était toujours pas la bonne place, mais celle-là sera pour nous! Pas le bon marché aux fleurs, mais tout de même une rue pleine de revendeurs de fleurs, de légumes et d'épices. Honnêtement, c’était très joli, beaucoup de couleurs. Nous cherchions plutôt un genre de marché central, l'endroit où ces revendeurs s'approvisionnent. Enfin, peut-être demain, pour l'heure nous nous rabattrons sur le jardin botanique. Pas mal du tout, des arbres absolument superbes, une envergure certaine, mais un petit manque de finition; des trottoirs inachevés, quelques déchets par-ci par-là et des fontaines et des lacs asséchés. Encore une fois, dans l'ensemble ça valait vraiment le coût, qui était d’ailleurs ridiculement bas. Vers la fin de notre visite, quelques singes se promènent autour de nous, puis des chiens aboyant les feront grimper aux arbres en quatrième vitesse. De retour à l'auberge de jeunesse on tente de réserver les billets pour le Taj Mahal, pas moyens malgré de nombreuses reprises et une vérification des cartes de crédit auprès de la banque. On devra se les procurer sur place, on croise les doigts. Pas le goût d'indien ce soir non plus, on dirait que nous sommes saturé. On dit souvent trop de chefs pas assez d'indiens, en ce qui nous concerne, ces temps-ci pour la bouffe on a plutôt l'impression qu'il y a trop d'indien et pas assez de chefs! 

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Créé par Anne et Guillaume