7 mars, Kewarau
Aujourd’hui nous amorçons déjà le retour vers Auckland, c'en est presque fait de l'île du Nord. Nous retournons à Kewarau, comme nous ne sommes pas pressé nous prendrons un raccourci, près de 200 km plus court que par Gisborne, mais le trajet sera tout de même plus long de près de deux heures! Plus de la moitié des 350 km auront lieux en montagne sur route de gravelle. Néanmoins, avant le départ on prend le temps de marcher Napier, quelle ville incroyable! Certes, le processus fût douloureux; en passer par un tremblement de terre de 7,8 à l'échelle de Richter, mais comme tout a été reconstruit en même temps avec le style Art Déco, l'unité et l'harmonie qui en résultent sont stupéfiantes, nous avons l'impression de déambuler dans un musée extérieur ou encore de figurer dans un film, sauf que ce ne sont pas des décors, c'est une vraie ville! On regrette devoir quitter, il faudrait toujours pouvoir rester au moins deux journées, avoir le temps de lire le journal et de prendre un café. Pas cette fois, aller, on y va, la 50, la 2, la 38 pour plus des trois quarts de la route et la 30 pour terminer, heureusement, le chemin n'est trop compliqué, on sait qu'on va perdre le réseau en chemin, faudra fonctionner hors connexion. Beaucoup de bois par ici, on voit les camions en sens inverse chargés d'immenses troncs d'arbres et on en suit un qui nous ralenti en montant une côte, celui-là transporte le produit, des tas de planches pour la construction. Encore les vertes collines, tantôt en forêt, tantôt en pairie, elles nous donnent l'effet d'un étrange patchwork, à l'instar des brebis qui les habitent, certaines sont rasées, certaines sont touffues. C'est l'automne, quelques feuilles mortes virevoltent sur la route et les colchiques sont en fleurs. Nous voilà maintenant seuls sur le chemin, le bitume s'en est allé, derrière, un nuage de poussière. Nous arrêtons le temps d'un sandwich au lac Te Urewara. Puis nous suivons ses contours, cette proximité m'a d'ailleurs influencée dans mon choix de route, malheureusement, une petite bordure arbustive nous en cache la vue. Pas question de débroussailleuse, nous sommes dans un parc où se retrouve les espèces indigènes, ça fait changement de la monoculture. Et le relief s'accentue, les lacets se multiplient, c'est une suite sans fin de virages. Je crois qu'ici notre amie Martine aurait vomit sa vie, peu importe la quantité de Gravols qu'elle aurait avalées! On s'arrête un instant, le temps d'une petite balade pour aller voir une cascade, quelle belle forêt, mousses, fougères et épiphytes nous ravissent. Plus loin, des panneaux nous préviennent de la présence possible d'animaux, bœufs et chevaux. Et c'est vrai, ils sont là. Si certains sont en sécurité derrière les enclos, d'autres sont là, en toute liberté le long du chemin, on s'arrête de nouveau le temps d'une photo. Et ça monte et ça descend et ça tourne tout le temps. Panoramas pornographiques; gorges profondes, c'est magnifique! Enfin, après plusieurs heures, après avoir retrouvé l'asphalte et le niveau de la mer, le patchwork revient; prairies, forêts cultivées et aussi maintenant, coupes à blanc, où es-tu Richard Desjardins! Nous terminerons la journée dans un restaurant indien.